Il s’agit du pommier C1 du verger du Grand Saule.
Sur la photo prise en décembre 2017, on voit que les interventions consistaient en retirer le manchon en plastique installé lors de la plantation (l’attache restée en place trop longtemps blessait le tronc) tandis que le tuteur, tombé spontanément, n’était pas remis en place (les avis sont partagés quant à l’usage des tuteurs).
En décembre 2018, on voit que l’arbre a continué tranquillement à pousser, avec cette forme un peu incertaine liée aux premières tailles lors de la transplantation. Il y a des bifurcations vers le départ des branches charpentières puis ces grandes tiges dégingandées. Dans le doute (et l’inexpérience), quelques-unes ont été raccourcies l’année précédente et on voit ces repousses « en balai ».
En mars 2019, Pierre Xuereb a donné quelques conseils à une des personnes qui parraine cet arbre : choisir parmi les gourmands des « balais » une branche et éliminer les autres qui sont mal insérées et observer l’arbre pour déterminer son architecture et donc sa façon d’évoluer.
La question que se sont posée les « parrains » de l’arbre lors d’une séance d’entretien concernait l’écartement des branches. Fallait-il la forcer ou pas ? Et si oui comment ? Les branches sont si verticales qu’il était compliqué d’utiliser des poids ou des liens, sauf à planter des piquets dans le sol, ce qui aurait compliqué la tonte. Dans le doute, on a préféré s’abstenir. Ce qui était finalement une bonne idée comme la suite le montre.
En effet cet arbre a porté ses premiers fruits au bout de quelques branches, et celles-ci se sont courbées naturellement sous leur poids.
Une photo prise en février 2020 montre que l’arcure des branches ayant fructifié est restée, même si les branches se sont en partie redressées une fois les fruits cueillis ou tombés.
On peut aussi noter que des « balais » se sont à nouveau formés, signes qu’il y a eu une taille malencontreuse. Ce qui montre l’importance du suivi des arbres et de sa transmission pour tirer des conclusions des essais des années précédentes.
En résumé :
- Avant de tailler, il faut prendre le temps d’observer l’arbre, l’équilibre de sa ramure, son développement, et les détails qui aideront à savoir s’il portera ses fruits plutôt au bout des branches (variété acrotonique) ou plus près du tronc (variété basitonique). Si on connaît la variété, ces informations sont déjà disponibles, mais ce n’est pas toujours le cas sur nos vergers.
- Tailler l’extrémité des branches en pensant limiter la croissance est un contre-sens pour un arbre acrotonique. Il va réagir en multipliant des gourmands, lesquels auront un angle d’insertion trop aigu qui les rendra fragiles en cas de surcharge, et on va perdre une année en termes de fructification.
- Inutile de forcer les branches à s’écarter (avec des risques de blessures voire de rupture) quand les arcures auraient eu lieu de façon naturelle (variétés acrotoniques).
- Dans le doute, il est parfois plus judicieux de ne pas tailler.
Il me semblais qu’arquer les branches ralenti le passage de la sève et encourage l’arbre à produire des fruits.
Puis il me semble hâtive de décider que la reformation des « balais » au bout des branches était du à une taille malencontreuse, car entre mars 2019 (date de la taille) et février 2020 il n’y a pas de raison qu’il y ait eu une taille supplémentaire. Si le fruit se forme plutôt au bout des branches, alors est-ce que cette multiplication de rameaux n’aurait pas pu être un phenomenon naturelle de préparation à un fructification ultérieur ?
je suis venue m’inspirer pour la réunion du 10 🙂
Je pense qu’en terme de « malencontreux », il s’agit surtout d’un « oubli malencontreux », et que la suppression des gourmands inutiles a provoqué la sortie d’autres gourmands qu’il aura fallu supprimer lors de la taille en vert en début d’été. Les gourmands qui ont poussé ont besoin d’un ou deux ans (?) avant de fructifier il me semble, alors que les branches qui ont été étêtées auraient donné des fruits avant ça, si elles n’avaient pas été taillées. Et se seraient courbées naturellement, déclenchant (selon la variété) la pousse d’autres branches au sommet de l’arcure. On voit d’ailleurs sur cet arbre que les seules branches qui ont porté des fruits, nombreux, sont celles qui n’avaient pas été raccourcies. Je le dis d’autant plus « sereinement » que c’est sous mon parrainage que la coupe a eu lieu !
Hey – j’ai trouvé exactement la réponse que je cherchais – dans la référence ici
https://abiodoc.docressources.fr/doc_num.php?explnum_id=1973
3 pages excellents – je voulais copier coller la petite section
Point dur l’arcure
mais il ne me le permets pas …. alors je ne peux suffisament conseiller la lecture de cet article que je vais photocopier et partager 🙂