La météo a finalement été presque clémente samedi 22 juin et si nous avons dû trouver refuge dans la salle des Ateliers associatifs de la mairie au milieu de la matinée et le temps du repas, nous avons pu, avec le retour du soleil, poursuivre le stage sur le verger de Marvoisie.
Beaucoup de sujets ont pu être abordés durant cette journée commencée sur le terrain du Grand Saule. En vrac : la chute physiologique des pommes, la nécessité de repérer quelles variétés présentes sur nos vergers se régulent toutes seules et lesquelles ne le font pas, comment éclaircir les fruits, comment réagir en présence de pucerons, de carpocapses, de taches jaunes sur les feuilles des poiriers, de chancre. Observation d’un des arbres cassés par le vent pour constater qu’il était déjà nécrosé au niveau du point de greffe.
Pendant la partie en salle, nous avons étudié à partir de photos prises anciennement sur le verger du Grand Saule les différentes plantes présentes sur ce terrain. Les trois livres apportés par Pierre Xuereb nous ont permis à partir de ces observations de déterminer le type de sol. Ces indicateurs sont plus précis que les analyses de sol qui ne donnent qu’une moyenne, même si dans l’idéal on devrait faire un relevé précis, en déterminant les zones et les dominantes de plantes à différents moments de l’année. Pourtant ces simples données nous ont permis de voir que Pontentille rampante, Pissenlit, Bugle rampant, Mélisse, Plantain lancéolé, Luzerne, Onagre à grandes fleurs, Erigéron et Trèfles indiquent un sol compacté, riche en bases (ph égal ou supérieur à 8), peu oxygéné. Par conséquent pas adapté à la plantation de cerisiers par exemple et qu’il faut éviter de tasser encore plus par le passage de machines (tondre au rotofil et non pas faire appel aux services de la ferme Citrouille et Compagnie voisine). Ce genre d’analyses devrait être fait en amont de la plantation de variétés fruitières pour déterminer les variétés adaptées à ce type de sol.
Nous avons fait les mêmes observations sur le terrain de Marvoisie durant l’après-midi : Petite pimprenelle, Vesce, Centaurée, liseron rose (sur le bas du terrain avec le ruissellement de l’eau retenue par la butte), Vesce, Brachypode penné, Achillée millefeuille, Gaillet, Carotte sauvage, entre autres, qui nous ont permis de comprendre qu’il s’agit d’un terrain gorgé d’eau en hiver, sec en été, riche en base (ph égal ou supérieur à 8), avec blocage du phosphore, peu oxygéné, riche en matières organiques végétales et pauvre en matières organiques animales.
Nous avons aussi abordé la taille d’été, la formation des scions après la greffe, l’importance des mycorhizes (notamment pour débloquer le phosphore bloqué dans le sol, inaccessible autrement aux arbres, d’où l’importance de ne pas les détruire par l’usage de bouillie bordelaise), comment réduire un puits de lumière trop grand en laissant quelques gourmands judicieusement choisis et les trois formes stables vers lesquelles évolue un terrain sous nos latitudes : désert, forêt, marécage.
Voici un aperçu de tous les sujets dont nous a entretenus Pierre Xuereb, toujours aussi passionnant dans ses explications et l’étendue de son savoir dans de multiples domaines.